Christianisme en Dacie

Le christianisme en Dacie est un sujet d’histoire en controverse, en Roumanie, entre les historiens laïcs et ceux de l’Église orthodoxe roumaine. Pour les premiers, dont le chef de file a été feu le pr. Florin Constantiniu[1], les sources sont exclusivement l’archéologie, la paléographie, l’épigraphie, le lexique religieux, les auteurs antiques et de l’antiquité tardive : leur thèse est que la christianisation des populations locales, présumées ancêtres des Roumains, ne peut pas être démontrée avant le IVe siècle en Dobrogée et avant le VIIIe siècle dans le reste du pays, les quelques rares objets chrétiens trouvés au nord du Danube ne démontrant pas l’appartenance de leurs propriétaires à cette foi. Pour les seconds, dont le chef de file est le professeur Mircea Păcurariu, s’exprimant au nom de l’Église orthodoxe roumaine[2], l’historiographie ecclésiastique et les traditions orales sont à prendre en compte au même titre que les autres sources, et cela démontre que la christianisation de la Dacie est effective dès le IIIe siècle, en même temps que la conquête romaine, et que le christianisme, présent dès l’origine du peuple roumain, fait donc partie intégrante de son identité et ne saurait en être dissocié[3].

  1. Florin Constantiniu, Une histoire sincère du peuple roumain, éd. Univers Enciclopedic 2012
  2. « (lien) » (archivé sur Internet Archive)
  3. La « Grande Église » du premier millénaire, à laquelle se réfèrent les théologiens roumains ([1]), est une pentarchie qui ne connaît ni direction unique (elle compte cinq Patriarches à Jérusalem, à Rome, à Constantinople, à Antioche et à Alexandrie), ni célibat des prêtres, ni purgatoire, et le Saint-Esprit provient seulement de Dieu, non du Christ, ce qui implique que Dieu peut sauver toute âme humaine, chrétienne ou non, et que toute âme est sacrée : il n'est dont pas question de convertir qui que ce soit par force, et il n'y a ni inquisition, ni expansion militaire du christianisme. Après la séparation des Églises d'Orient et d'Occident, l'Occident chrétien connaît 14 conciles supplémentaires et de profondes évolutions théologiques et canoniques, alors que les quatre Patriarches d'Orient restent conformes à la théologie des sept premiers conciles (« symbole de Nicée ») et au droit canon du premier millénaire chrétien, formant l'Église orthodoxe, qui compte aujourd'hui une vingtaine de Patriarcats dont celui de Roumanie.

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